samedi 1 janvier 2011

Éditorial

Avec l’approche de ce 1er janvier, notre petite équipe journalistique était en pleine hystérie rédactionnelle lorsque, soudain, nous nous sommes tous arrêtés et nous avons levé le nez. Au-dessus des bureaux du journal, une petite forme blanche était en train de doucement tomber sur nous. Nous avons d’abord cru à un flocon de neige. C’était une plume d’argent.

Une nouvelle journaliste a donc rejoint le PAen : Saïph animera pour vous la rubrique « Dessine-moi une plume » ! Il y sera question du meilleur ami de l’écrivain, juste après son dictionnaire : l’illustrateur. Saïph a le don de poser des mots sur leurs couleurs : âmes sensibles, ne pas s’abstenir.

Sur la lancée des illustrateurs, et plus particulièrement du duo de choc auteur-dessinateur, Honey nous dévoile un nouveau pan des coulisses de l’édition jeunesse. Vous aviez l’intention d’offrir un album à votre neveu pour Noël ? C’est l’occasion de lui raconter qui se cache derrière ces livres. Et de crâner un peu au passage.

Comme chaque nouvelle année apporte son lot de bonnes résolutions, le Paen n’est pas en reste. Le lapin le plus rapide du web - j’ai nommé Xay - vous a concocté un menu de concours à gagner : alors, aiguisez votre plume et tentez votre chance !

Et puisqu’on est dans le registre des résolutions, vous pouvez compter sur Flammy, la rebelle, pour ne pas perdre la sienne de vue : détruire le capital sympathie de notre pot de miel préféré. Dans son journal (pas du tout) intime, elle parviendrait presque à nous convaincre que nous vivons dans une vraie dictature.

Tout journal qui se respecte regorge de croustillantes interviews : le PAen ne fait pas exception à la règle. Entre SecretSpleen qui nous a dégoté un Imagineur en argent massif et Clo qui continue d’explorer les dessous de l’édition grâce à l’aimable participation de Keina, on vous a gâtés !

Pour ma part, histoire de commencer l’année du bon pied, je vous propose ma première Plume et Astuce de l’année. Nous avons tous une chose en commun, nous les auteurs : nous sommes sensibles à la critique. J’ai donc essayé de me pencher sur cette épineuse question, en espérant que vous vous retrouverez dans mon article.

C’est bizarre, j’ai l’impression d’avoir plombé l’ambiance d’un coup.

Sur ce, les petites plumes, je vous souhaite une bonne lecture et une excellente année 2011 !


Cristal, rédactrice en chef

Plumes et Astuces

Face à la critique

Écrire ne consiste pas seulement à aligner des mots, faire jouer les sonorités, raconter une histoire, engendrer un monde, donner vie à des personnages. Ça, ce n’est que le recto de l’écriture. Au verso, il y a vos lecteurs. C’est ici que tout échappe à votre contrôle : votre œuvre ne vous appartient déjà plus, elle est entre les mains des autres, livrée à un faisceau de regards connus et inconnus, soupesée, jugée, disséquée, comprise… ou pas.

On écrit pour être lu

C’est enfoncer une porte ouverte de le dire, mais le fait est que chaque auteur, amateur ou professionnel, écrit en vue d’un lectorat potentiel. Alors bien sûr qu’on voudrait plaire à tout le monde, combler les attentes de chacun, mais autant se faire à l’idée : c’est impossible. Personne ne fait l’unanimité. Tôt ou tard, on se prend des claques et ça fait mal.

Alors, comment gérer la critique ?

Une question de personnalité ?

Nous ne sommes pas tous égaux face à la critique. Il y a des auteurs qui encaissent très bien les attaques répétées quand d’autres remettent tout en question au premier mot de travers. Ce n’est pas forcément que les uns pèchent par excès d’orgueil et les autres par manque de confiance en eux. Paradoxalement, c’est parfois l’inverse ! Plus on a une haute estime de son roman, plus on est susceptible face aux critiques.

Et puis il y a évidemment le lien qui rattache un auteur à son œuvre. Plus il est affectif, plus il est fusionnel, plus douloureuse est la remise en cause. Critiquer votre roman revient alors à vous critiquer vous-même, en tant que personne. Vous vous sentez mal aimé, incompris, nul, ce qui n’est évidemment pas objectif. Les auteurs qui mettent suffisamment de distance entre leur œuvre et eux ne le vivent pas du tout de la même façon.

Apprendre à gérer la critique, c’est finalement apprendre à gérer ses propres émotions : ça peut exiger un vrai travail sur soi.

Raison et sentiments

Neuf lecteurs ont été emballés par votre roman ; un ne l’a pas aimé. Vous allez bien sûr ne vous focaliser que sur ce dernier ! C’est irrationnel : les statistiques voudraient que le positif l’emporte largement sur le négatif dans votre esprit. Mais voilà, c’est humain, on ne voit que ce qui ne va pas, quitte à occulter tout le reste.

Tant que vos émotions dominent votre bon sens, accordez-vous un temps de « digestion ». Si vous êtes en mesure de répondre au détracteur, évitez de réagir à chaud. Changez-vous les idées, laissez couler, dormez, sortez. Quand vous reviendrez plus tard sur cette critique, elle n’aura plus la même résonnance en vous et vous pourrez la reconsidérer avec du recul.

Faire la part des choses

Une critique n’est pas parole d’évangile : elle est subjective, dépend de la sensibilité de chacun, est imprégnée d’humeurs qui n’ont parfois aucun rapport avec votre histoire. Concentrez-vous déjà sur le public que vous visez. Quelqu’un qui n’aime lire que de la SF peut ne pas être emballé par une romance médiévale : il n’y a rien de fondamentalement vexant à cela, n’est-ce pas ?

Face à une critique négative, vous devez apprendre à distinguer ce qui est fondé de ce qui ne l’est pas. Il y a autant de critiques différentes qu’il y a de lecteurs. Entre les hyperintellectuels qui pinaillent sur des détails insignifiants et les hyperémotifs qui montrent les dents dès que vous décevez leurs attentes, il faut prendre l’opinion des autres avec des baguettes. Vous pouvez aussi vous retrouver avec des retours complètement contradictoires !

Faites preuve d’esprit critique.

Rebondir

Attention, il ne s’agit pas non plus rejeter en bloc les critiques négatives ! Certaines sont tout à fait constructives, il serait regrettable de passer à côté.

On vous fait remarquer que vos personnages sont trop clichés ? Que votre style est trop ampoulé ? Que certaines situations manquent de vraisemblance ? Eh bien, c’est peut-être vrai ! Ce sont ces commentaires-là qui vous aident à progresser, qui mettent le doigt sur vos points faibles, qui vous ouvrent les yeux sur vos erreurs.

Admettre qu’une critique est méritée (quand elle l’est vraiment, bien sûr), c’est un premier pas en avant. Servez-vous-en pour retravailler votre texte. Vous aviez peut-être besoin de ce déclic pour permettre à votre écriture de mûrir…

La critique positive génère aussi du stress

Vous avez des retours très positifs sur votre roman et, curieusement, la critique vous angoisse toujours autant ? Ça peut paraître bizarre, mais un auteur qui rencontre un succès bien au-delà de ses attentes est aussi soumis à une certaine forme de stress. C’est formidablement grisant, c’est infiniment valorisant, mais la pression subie en est d’autant plus forte. Les lecteurs qu’on a su séduire nous attendent désormais au tournant pour la suite : pas question de décevoir leurs attentes, et elles sont parfois énormes !

À la base, vous écrivez aussi pour vous : ce plaisir-là, ne le perdez pas de vue. Être à l’écoute de son public, c’est bien, mais restez fidèle à vos propres envies. Si vous vous sentez dominé par la pression, isolez-vous le temps nécessaire. Faites-vous un nid de plumes, laissez-vous aller à vos rêveries, puis posez des mots dessus.

Et surtout, n’oubliez jamais que vous êtes un être humain, que vous êtes faillible, et que vous avez le droit de ne pas être parfait.


Cristal

Il était une fois...

Ce n’est sans doute pas une grande surprise si je vous dis que deux acteurs sont indispensables à la réussite d’un album jeunesse : l’auteur et l’illustrateur. Nécessaires, indissociables, chacun à leur manière contribue à donner vie aux histoires qui font rêver les tout-petits. L’auteur en démarre la création alors que l’illustrateur vient ajouter la touche finale. Mais au fait, comment se réalise la rencontre de ces deux artistes dont les galaxies éloignées sont pourtant tellement liées ?

Il est coutume de laisser l’éditeur choisir celui ou celle qui fera les illustrations du livre en devenir. En effet, la maison d’édition possède déjà dans ses archives une série de portfolios d’illustrateurs qui répondent à la charte graphique des albums présentés dans leur catalogue. Plus clairement : les maisons d’édition essaient toujours de présenter des textes et des illustrations qui possèdent une certaine homogénéité. Par exemple, si la collection traite d’écologie, ils éviteront d’emmêler les pinceaux en publiant l’œuvre revisitée du Chaperon rouge. C’est la même chose pour les illustrateurs. Certains font des illustrations très épurées avec des lignes abstraites et d’autres ont un style plus « cartooniste » représenté par des couleurs très vives.

L’éditeur détermine donc le choix de l’illustrateur et parfois, l’auteur est autorisé à donner son avis. Mais dans la majorité des cas, il découvre le livre une fois les illustrations faites. Tout se joue donc entre l’éditeur et l’illustrateur pour l’approbation des croquis. Il arrive que l’illustrateur demande à être mis en contact avec l’auteur afin d’obtenir son point de vue. Mais tout cela reste à sa discrétion puisqu’au final, ce n’est pas l’auteur qui doit donner son approbation, mais bien l’éditeur.

Cependant, et depuis peu, l’avènement d’internet a apporté une nouvelle dimension au duo auteur-illustrateur. De plus en plus de petites communautés virtuelles apparaissent, mettant en contact les divers acteurs du monde de l’édition jeunesse. Des duos se forment directement par le biais de ces communautés et ainsi naît ce que l’on appelle un « projet d’album ».

Un projet d’album est un projet où l’auteur et l’illustrateur travaillent en étroite collaboration avant même de savoir si le texte sera édité. Il y aura alors échange afin que les deux personnes expriment leurs idées respectives sur le texte qui, lui, est déjà écrit et achevé. Ensuite, elles conviendront d’un nombre d’illustrations à faire (habituellement trois ou quatre, inutile de faire tout le projet) et une fois celles-ci terminées, ils démarcheront ensemble les maisons d’édition afin de soumettre leur projet.

Pourquoi un tel duo ? La mise en valeur. En associant leur talent respectif, l’auteur et l’illustrateur permettent à l’éditeur d’avoir une idée plus précise de ce que pourrait donner le projet une fois édité. Cela permet aussi de souligner les points forts du texte et l’habileté de l’illustrateur à rendre en images les mots. Une visibilité non négligeable dans le cas où les deux artistes débuteraient dans le monde de la littérature jeunesse. C’est une forme de séduction, en quelque sorte. Cependant, tous les éditeurs n’aiment pas recevoir des projets d’album. Certains préfèrent la bonne vieille méthode ; d’autres apprécient particulièrement cette nouvelle façon de démarcher.

Alors, maintenant que vous en savez un peu plus sur la collaboration auteur-illustrateur, je clorai cet article en vous laissant sur un duo-choc dont je suis particulièrement « fan ». Il s’agit de l’album d’Orianne Lallemand et de l’illustratrice Éléonore Thuillier. Comment résister à la bouille de ce pauvre loup qui voulait tellement changer de couleur ?

Honey

Le loup qui voulait changer de couleur – Éditions Auzou
Texte : Orianne Lallemand – Illustrations : Éléonore Thuillier




http://boutique.auzou.fr/le-loup-qui-voulait-changer-de-couleur.html

A vos claviers !

Concours – Gourmandise

Lien : http://www.bonnesnouvelles.net/bibliothequerollinat2011.htm

Informations : La bibliothèque Rollinat organise un concours de nouvelles sur le thème de la gourmandise. Le concours est ouvert à toute personne âgée au minimum de 10 ans. La nouvelle doit être « originale et inédite. Toute autre forme de genre littéraire (poésie, carnet de voyage…) ne sera pas acceptée. » Elle doit également, entre autres, être d’une police Times New Roman de taille 12 et de trente-six lignes au maximum par page (plus ou moins 10%). Les textes peuvent être envoyés par lettre ou par e-mail à bibliotheque.rollinat@wanadoo.fr

La date limite d’envoi a été fixée au 2 avril 2011. Les résultats seront annoncés le 12 juin 2011.

Pour plus d’informations, une série de consignes et de restrictions est listée sous forme d’articles à l’adresse fournie plus haut !

Bénéfices : « Les gagnants seront tous récompensés par des livres, pour une valeur de 50 €, par 1 place de cinéma à l’Eden Palace pour les catégories jeune et ado et par deux invitations à l’Avant-Scène pour la catégorie adulte. »



Concours – Fontaine-Française

Lien : http://www.bonnesnouvelles.net/fontainefrancaise2011.htm

Informations : Fontaine-Française organise un concours de nouvelles ouvert à tous et au sujet libre ! On précise : « Les textes seront inédits, n’auront pas fait l’objet d’une publication en revue, recueil collectif, sur Internet ou à compte d’auteur, et ne devront pas avoir reçu un 1er prix dans un autre concours. » Fontaine-Française demande également à ce qu’une seule nouvelle par candidat leur soit envoyée. Les manuscrits ne doivent pas excéder 25 000 caractères et seront envoyés en sept exemplaires « soigneusement dactylographiés, paginés et simplement agrafés (pas de réglettes, baguettes, spirales…). »

L’envoi doit se faire par lettre : pour l’adresse postale, rendez-vous sur le lien ci-dessus.

Bénéfices : Au premier prix sont offerts 500€ ; au deuxième 230€ et au troisième 150€. D’autres prix seront également attribués en tant que « mentions spéciales » en fonction de la qualité des textes reçus.



Concours – 2050

Lien : http://www.actusf.com/forum/viewtopic.php?t=12447

Informations : La revue Galaxie organise un concours de nouvelles sur le thème : « 2050 – Les premiers bouleversements liés au changement climatique ont eu lieu…». Les textes remis devront comprendre entre 1000 à 10 000 mots et relever de la science-fiction.

« Le thème cadre le contexte de l’histoire sans la contraindre : elle peut en être partiellement ou totalement indépendante. En revanche, la narration de cette histoire donne à voir certaines des conséquences naturelles, sociales, politiques, internationales, techniques ou sociétales des bouleversements climatiques ou des mesures (politiques, sociétales, technologiques) prises pour tenter de s’en prémunir ou pour s’en accommoder. »

Les nouvelles doivent être envoyées à l’adresse mail suivante : galaxiessf@gmail.com

La date limite pour l’envoi des textes est le 31 juillet 2011. Pour plus d’informations, rendez-vous au lien plus haut !

Bénéfices : Le jury désignera un auteur gagnant qui obtiendra une somme de 500€ et un abonnement de deux ans à la revue Galaxie. On précise qu’« en cas d’ex æquo, cette bourse sera partagée entre les gagnants, dont chacun recevra un abonnement de deux ans à Galaxies. »



Appel à textes – Alibis

Publication : « Alibis est la première revue québécoise entièrement consacrée à la littérature policière, au mystère, au noir et au thriller. Le numéro de lancement sera disponible en librairie à partir du 1er novembre 2001. La revue sera trimestrielle et axée sur des contenus québécois originaux. Les objectifs d'Alibis sont d'abord d'offrir aux auteurs d'ici un endroit bien identifié où publier des nouvelles policières, noires et de mystère. Au fil des numéros, Alibis devra faire école et favoriser l'éclosion d'un milieu spécialisé en devenant un tremplin pour les écrivains québécois rompus à l'écriture de polar et de noir, mais surtout en étant le lieu de convergence pour les nouvelles voix à venir. »

Liens : http://www.revue-alibis.com
Pour les détails de l’AT : http://www.revue-alibis.com/guide-soumission.htm

Informations : Le thème de l’appel à textes est libre, mais Alibi recherche des textes du genre du polar et roman noir uniquement. La taille du texte doit se situer entre 8000 et 20 000 mots. Aucune date limite n’a été fixée, l’appel est permanent.

« Alibis ne publie pas de littérature jeunesse. Nous cherchons des fictions qui s’adressent à un public adulte, c’est-à-dire de 16 ans et plus. Vous avez 12 textes à nous soumettre ? Choisissez les deux meilleurs et n'envoyez que ceux-là ! »

Bénéfices : Une publication dans la revue Alibis !

Xay

Dessine-moi une plume

Quand je rentre dans une librairie pour acheter un livre, j'ai deux états d'esprit. Le premier me mène droit au livre que j'ai envie d'acheter, car cela fait des mois que j'économise. Le deuxième est plus dilettante. Je flâne entre les étals et la seule chose que je regarde, ce sont les couvertures. Si l'illustration me plait, je retourne le livre et lis la quatrième de couverture.
Nous sommes nombreux, je pense, à utiliser ce mode de sélection dans l'achat d'ouvrage. Donc, le succès d'un livre ne se joue pas que sur l'auteur, mais aussi sur l'artiste qui a conçu la couverture.

Je vous propose de partir à la découverte de ces hommes et de ces femmes qui habillent les livres.


L'artiste du Jour :



Cette couverture vous l'avez déjà vue, n'est-ce pas ? Il s'agit bien sûr de Bilbo le Hobbit écrit par JRR Tolkien. Mais connaissez-vous l'illustrateur ? Je vous pose une colle ?
Eh bien, il s'agit de John Howe. Celui-là même qui a illustré L’Assassin Royal, Le musicien de l'ombre, La Guerre du feu, Cathédrale, Les Chevaliers, Le mystère de Greenwood, Dragons, La Ville abandonnée, L'Homme qui allumait les étoiles et bien d'autres.

L'homme :

Né le 21 août 1957 à Vancouver, John Howe a toujours baigné dans le dessin, sa grand-mère et sa mère tâtonnant du crayon. En 1977, il entre à l'école des Arts Décoratifs de Strasbourg. Son arrivée en Europe est pour lui « une overdose constante de toutes formes d'art et d'architecture, tout cela étant à la fois nouveau et antique. » John Howe ne fut pas illustrateur freelance dès le début de sa carrière. Ses premiers contrats étaient des caricatures politiques, des illustrations de magazines, des bandes dessinées, des dessins animés…

L'artiste :

Parlons à présent de son travail. John Howe illustre beaucoup, voire exclusivement sur papier. Du papier German 250 grammes, pH neutre. Pour la couleur, il utilise de l'encre et de l'aquarelle qu'il applique au pinceau. Parfois de la gouache sert pour les zones de forte luminosité. Sinon, le crayon à papier reste l'outil de base.

Ce que j'apprécie beaucoup dans son travail, c'est le goût du détail. Les illustrations de John Howe sont faites sur grand format, A1 très souvent, et sa préparation préliminaire du papier donne à l'encre et à l'aquarelle une texture et une lumière extraordinaire. Si vous avez l'occasion de vous rendre à l'une de ses expositions, vous allez facilement passer une heure sur chaque œuvre. La veine de la pierre, l'écorce des arbres, les brins d'herbe, le tombé des tissus, les étincelles des flammes, l'éclat de l'or… Tout est là, retranscrit par l'encre et la dextérité de ses doigts.

Quand il m'a fallu choisir des illustrations à vous présenter, le choix a été cornélien. Je me suis décidée pour celle-ci. Je trouve qu'elle résume l'art de cet illustrateur, que ce soit à l'encre ou au crayon à papier.



N'hésitez pas à rendre visite au Portfolio de John Howe : http://www.john-howe.com/ !


Votre dévouée,

Saïph

Nos Imagineurs

Chères Plumes Paennes,

Armez-vous de tubas, palmes, lunettes et bouteilles à oxygène. Entraînez-vous à sourire en apnée pour éviter de vous étouffer avec les bulles d'air. Car dans ce numéro, nous plongeons à vingt mille micromètres sous les mers à la rencontre de notre Imagineur. Vous vous étiez déjà habitués aux fonds de caves de Sej, ou aux voyages clandestins à bord du navire de pirates de Vefree. Vous avez fait vos preuves en terme d'endurance mentale en rencontrant la Reine du Sadisme... Pas moi.
Ha ha ha, visons plus soft cette fois, voulez-vous ?

Je vous emmène donc voir un être sensible tout mimi dans ses abysses lointaines... Du bocal à poissons rouges Paens. Là où le temps passe trèèèès lentement. Quid ?

On ne sait s'il s'agit d'un Imagineur ou d'une Imagineuse tant il en est lui-même incertain. Quelque part dans son royaume digne des meilleures pubs pour petits corayas, saluons notre BeuldesBois ! Spécimen unique : un brin tritosaure pour deux brins de duvets. Moyennant une bonne bouillie de pomme de terre poussée dans le cimetière local, elle a gentiment accepté de répondre à quelques questions.

Depuis combien de temps écris-tu ?

J'ai compris que je pouvais écrire vers mes quinze ans, à mon entrée au lycée. C'est une amie qui m'a initiée aux forums JDR, puis aux histoires à plusieurs mains. Avant cela, l'idée de coucher sur papier les histoires qui me trottaient dans le crâne ne m'était jamais venue. Je pensais, il me semble, qu'écrire était un droit qui ne revenait qu'à ceux dont c'était le métier. (Idée bizarre, je te l'accorde Spilounette...)
Si on veut parler du moment où j'ai vraiment eu envie de m'améliorer et progresser, avec le projet de continuer à écrire par la suite, ça s'est plutôt réveillé à dix-sept ans, avec la naissance d'une première histoire à laquelle je tenais beaucoup.

Qu'est-ce qui t'as amenée à créer et rédiger tes histoires ?

À la place de « créer », il s'agirait plutôt d'histoires qui me tombent dessus toutes seules. Soit à la suite d'un rêve, soit suite à une scène vue quelque part, à une phrase captée au hasard. Ce sont les projets auxquels je m'accroche le plus, surement parce qu'ils me surprennent. Et paf ! Ça fait pas des Chocapics, mais ça fait un brin d'idée qui me hante jusqu'à ce que je le laisse se développer tout seul. J'y incorpore après des choses que j'aime, pour le nourrir. Ça en devient handicapant. J'ai un personnage qui nait tous les mois comme ça.

C'est pour éviter d'avoir un vrai fouillis dans ma tête et aussi pour le plaisir de mettre ces idées en scène que je rédige toutes ces bêtises. À la vitesse de l'escargot.

Tu aimes les cimetières, la poussière des sépulcres, la terre fraîchement retournée sur les cercueils vides ou pleins... Oui, l'Au-delà te passionne visiblement ; pourrais-tu nous en expliquer les raisons ?

Petite, j'étais passionnée par les Contes du Cimetière. Je crois que c'est là que tout à commencé. Voir ces enfants mis en danger par la mort (un démon, un faucheur...) mais aidés dans leurs quêtes par la mort également (les squelettes et revenants du cimetière), ça m'a chamboulée. La Mort n'était pas que mauvaise. Elle pouvait aussi être adjuvante, et ça... Ça, j'avais adoré. Depuis, je crois que ça m'est resté.
En plus, je ne sais pas. Les cimetières ont quelque chose de vraiment particulier. Y'a des morts sous tes pieds, quand même. C'est (logiquement) le seul endroit où tu trouves ça. Et ça me touche. C'est étrange. Très romantique. Et puis la mort est un mystère qui me turlupine. Les âmes, l'après-vie, tout ça, j'aime bien y réfléchir.

Dans l'association des TEA (Trop Exigeants Anonymes), tu te déclares l'un des membres les plus fidèles. Y a-t-il des chances pour que cela change un jour ?

Ha ça ! Seul le grand sachet de TEA nous le dira !
J'ai conscience d'en demander beaucoup à moi même et de pas mal me dénigrer... Mais je n'y peux rien... Tu dois toi-même te rendre compte de combien il est difficile de changer, hein ? Oh pardon ! Il fallait garder ton adhésion à l'association secrète ? Quelle dommage... *FUHFUHFUH*

Tu es sur Plume d'Argent depuis maintenant 1 an et 11 jours ( oui j'ai compté ), tu t'es très vite adaptée à l'ambiance et aux autres auteurs ; quelles ont été tes premières impressions ?

Un an ? J'ai le sentiment d'être arrivée hier.

Le débarquement sur PA était comme un atterrissage sur un tas de plumes après une chute infinie à la recherche d'un endroit où me poser. (Je m'emballe un peu). Non, vraiment. C'était tout chaud, tout réconfortant, très complice. Spontané. Au début je m'étais inscrite parce que les deux premières fictions que j'avais commencé à lire m'emballaient par leur qualité. Je pensais pouvoir me booster et progresser aux côtés d'amateurs et d'amoureux talentueux. Et puis très vite j'ai aussi découvert la communauté plus en profondeur, avec le forum. Je crois que je n'ai jamais vu pareil paradis !

L'ouverture des festivités plumesques s'est faite avec Les Hommes sans Visage . Cette histoire a-t-elle déjà une fin ou tout reste-t-il encore à créer avant l'épilogue ?

Oui, elle a déjà une fin. Une fin très bête d'ailleurs. (C'est peut-être pour ça que je n'arrive pas à l'écrire, je ne sais pas). Les HsV me servent d'entrainement. De terrain d'essais. Quand j'essaye d'expliquer au potentiel lecteur ce qu'est un Passeur d'âme ou un esprit, je me l'explique en même temps. Mettre en mots des idées aussi « vaporeuses » n'était pas facile. Donc les HsV devaient me servir, d'une, à voir si j'y arrivais, de deux, à être compréhensible.
Je n'en suis toujours pas vraiment satisfaite et je me rend compte avec le recul qu'il y a certaines choses que je voudrais revoir. Mais bon. Il faut que je garde en tête que c'était de l'entrainement. Et tout se retravaille toujours !

Question de fan : Qui a le plus de chance de sortir avec Bobbie Davis ? Randall Kent ou le mystérieux Tobias ?

Oh my ! Dis donc, c'est que Bobbie est une véritable star des tabloïds.

Te répondre reviendrait un peu à parler de l'épilogue, alors... heu... Je peux garder le secret encore un 'tio peu ? *sourire colgate*

Question de fan : Ne devient pas triton qui veut. Mais alors comment tu t'y es prise ?

J'ai un vague souvenir de Flammy me traitant de gastéropode parce que le fait que je ne me considère pas tout à fait comme une fille la perturbait. Puis ça a dérivé sur l'image d'un axolotl que j'ai eu le malheur de poster sur le forum. Et tout le monde s'en est donné à cœur joie avec des photos de tritons – pour me rappeler mon infériorité et ma laideur – après ça. (Moi aussi je vous aime, les Plumes).
... Si j'avais su que ça resterait.

A quand la dominatation des aquariums, puis des océans du monde entier ?

J'essaye déjà d'imposer mon autorité dans le bocal à poisson rouge. Depuis que je suis devenue Tritosaure, Bubulle n'ose plus me regarder dans les yeux ; c'est un bon début je suppose. Mais un jour je pourrais tourner dans Gang de Requins 2 ! Et alors à moi l'aquarium national... Et le sous-marin du Capitaine Nemo !

Je serais GRAND.

Si si. Fear me.

As-tu d'autres projets d'écritures ? Penses-tu à l'édition parfois ?

Ma chère Spilou, si tu savais...

J'ai quelques projets basés sur l'univers des Passeurs d'âmes (thème introduit dans les HsV), d'autres sur des thèmes totalement différents. J'ai même en tête un monde inventé, alors que j'ai horreur de ça parce que c'est super compliqué à gérer. En tout, je pourrais écrire sur dix à douze histoires à peu près fouillées... Et ça me fait pleurer de désespoir.

Pour ce qui est de l'édition, j'ai le rêve secret d'écrire et illustrer une histoire pour enfant. Je ne sais pas trop quand. C'est bien la seule chose que je rêverais de voir éditée, parce que, bon... Voir un texte et ses illustrations dans un même livre, c'est mieux que sur des feuilles volantes, non ?


Il est temps de remercier chaleureusement notre Imagineureuse de sa participation car, eh oui, cette interview touche à sa fin. Pour des raisons de préservation de la faune et de la flore locales, je vous prierai de ne pas capturer les poissons rouges de Beuly, et de ne pas trafiquer sa petite pendule pour transformer les heures en secondes ; ça ne la fera pas écrire la suite des HsV plus vite. Au plaisir de vous faire découvrir d'autres spécim... Je veux dire d'autres plumes qui flottent dans nos mystérieuses eaux Paennes.

Et non, je ne vous raccompagne pas à la surface, on doit papoter autour d'un TEA avec Beulychoupinette. (*FUHFUHFUHKOFKOF*) Suivez Bubulle, il connait le chemin.

A bientôt pour un prochain numéro !

Enjoy,

Spilou

Paroles de Pros

Aujourd’hui, c’est une Pro pas comme les autres que nous rencontrons ! Pas comme les autres, parce que déjà, c’est une Plume, et parce qu’ensuite, vous la connaissez bien. Eh oui, les anciens sauront déjà que Keina a un certain passé dans l’édition et qu’elle n’est jamais avare de renseignements. Elle a donc accepté de nous parler un peu de son expérience professionnelle et du monde de l’édition.

Attention, chaud devant !

Fin janvier, cela fera deux ans que tu es parmi nous, Keina ! Les Plumes anciennes savent que tu es une pro de l'édition sous toutes ses formes, mais les petits duvets sont loin d'en savoir autant sur toi… Peux-tu résumer ton parcours professionnel ?

Ah, tu veux parler de ce truc qui fait s’arracher les cheveux de tous mes conseillers Pôle Emploi ? :D Alors… après mes études de lettres, je me suis retrouvée dans l’impasse, à donner des cours particuliers. J’ai fait un bilan de compétence et une évaluation en milieu de travail, mon premier contact avec l’édition. L’année d’après, j’ai été prise en année spéciale Infocom pour travailler dans ce domaine. Mon diplôme en poche, j’ai à peine eu le temps de prendre quelques vacances que j’ai été engagée comme assistante d’édition pour un CDD de 6 mois. J’ai enchaîné avec des petites missions de préparation de copie pour le CNRS, malheureusement, leur budget s’est épuisé et je me suis retrouvée de nouveau sur le carreau.
Là, ça a commencé à être difficile. Après des recherches laborieuses, j’ai finalement trouvé un job sur Nantes, comme opératrice PAO (publication assistée par ordinateur). J’ai claqué la porte six mois plus tard et depuis, c’est un peu le désert… mais je ne désespère pas !

En quoi consistait ton travail chez ces maisons d'édition ?

Durant mon année spéciale, j’ai d’abord fait un stage très polyvalent aux éditions Mnémos. J’ai beaucoup appris sur la conception d’un ouvrage, ainsi que sur son lancement dans la presse et en librairie. J’ai aussi repensé le site web (mon mémoire portait là-dessus), lu énormément de manuscrits, mis en page un roman, conçu des objets publicitaires, corrigé des épreuves… Après mon stage, je suis restée en contact pour m’occuper de la mise à jour du site et de la newsletter, mais ça n’a duré que quelques mois, parce que le travail que j’ai trouvé ensuite m’accaparait.

C’était dans une maison d’édition qui éditait des beaux livres, des guides pratiques, des livrets touristiques. Je me suis retrouvée à gérer quasi tout le pôle éditorial (avec une équipe de graphistes que j’étais censée encadrer) sans filet et j’ai ramé, au début. La maison d’édition se diffusait elle-même, et il fallait aussi que je m’occupe des commandes de libraires, des factures, de la mise en circulation des nouvelles parutions (calcul de la TVA, référencement à la FNAC, sur Amazon, sur Électre, mise à jour du site), tout en assurant le poste de secrétaire « classique », avec filtrage téléphoniques, rédaction de courriers, réglage des soucis informatiques, etc. Malgré cette charge de travail, j’ai réalisé un livre d’art, deux livrets historiques et j’ai mis sur les rails deux guides pratiques, le tout en six mois, après quoi le patron a décidé de se passer de mes services. Ensuite, j’ai été préparatrice de copie pour un pôle de chercheurs du CNRS. En gros, j’assurais la mise en forme, l’intégration des corrections stylistiques et la correction typographique du document pour faciliter le travail des graphistes de la maison d’édition (les Presses Universitaires de Rouen).

Enfin, mon travail d’opératrice PAO s’éloignait de mon domaine mais je me suis laissée convaincre de tenter quand même. Il s’agissait d’une entreprise sous-traitante qui s’occupait de mettre en page des ouvrages pour des grosses maisons d’édition parisiennes essentiellement. Mon job se résumait pour beaucoup à intégrer les dernières corrections, nettoyer des images, vérifier la mise en page…

Qu'est-ce qui t'a plu dans ton métier ? Et qu'est-ce qui t'a fait grincer des dents ?

Autant mon stage s’est passé dans des conditions idylliques (mais j’étais vraiment dans mon élément), autant de ma première expérience rémunérée, je garde un souvenir mitigé. Cependant, j’ai adoré collaborer avec les graphistes (même si je n’étais pas très douée pour le côté encadrement) et surtout avec les auteurs, ce que je n’avais pas pu faire durant mon stage.
Construire un projet avec eux en partant quasiment de rien est très exaltant. Je suis fière de mon travail sur le livre d’art. En vrac : retravail du manuscrit de l’auteur, recherche iconographique, maîtrise du budget iconographique, mise en place du chemin de fer (c’est un genre de « story-board » qui permet de visualiser l’ouvrage dans son ensemble et sert de base au maquettiste), correction, élaboration du résumé, préparation du lancement… J’aimais la variété de mon travail, et gérer mon temps comme je le voulais. Mon job de préparatrice de copie était plus technique, mais tout aussi intéressant, parce que je faisais passerelle entre le responsable éditorial et les auteurs. Et j’adore travailler avec les auteurs. Je l’ai déjà dit ? ^^

Durant mon expérience d’opératrice PAO, par contre, aucun contact avec qui que ce soit, à part mes collègues et mon patron. J’ai appris à maîtriser les codes typographiques et les logiciels de PAO, mais j’ai vite détesté ça. C’était répétitif. Mon seul plaisir était la découverte des nouveaux ouvrages. Il y avait de tout ! Livres jeunesse, guides pratiques, romans, beaux livres, livres juridiques, ouvrages scolaires… J’aimais les peaufiner avant publication, mais il y avait trop de pression et il faut bien l’avouer, je n’étais pas douée.

Comment on peut entrer dans le monde de l'édition côté éditeur ?

Bah, en suivant la formation adéquate, déjà. À savoir, IUT Infocom, licence et master Édition. Ça permet de multiplier les stages et de se faire une petite place dans le milieu. On me le répète assez souvent : ce qui compte, dans ce métier, c’est le réseau de relations. La plupart des recrutements se font grâce à ça. J’ai eu de la chance de décrocher deux jobs sans passer par là, mais dans le contexte actuel c’est quasi impossible. Et les études sont le meilleur moyen de constituer son réseau. On peut croire qu’il y a peu d’élus dans ces métiers, mais il existe beaucoup d’emplois possibles autour de l’édition : mon parcours en est la preuve ! Récemment, j’ai discuté avec quelqu’un qui avait fait un stage en tant qu’agent éditorial. Il négociait les droits internationaux, ça avait l’air passionnant aussi ! L’édition ne se résume pas à lancer le nouveau Houellebecq, et heureusement !

En plus de ça, on parle beaucoup de toi en ce moment sur le forum, car tu as collaboré avec une amie illustratrice sur un projet d'autoédition. En effet, déjà quelques Plumes se sont procuré Le Murmure des Chimères qui a reçu des critiques émerveillées. Mais dis donc Keina, tu es une Plume de pro accomplie ! Si l'autoédition t'a appris quelque chose, ce serait quoi ?

Que c’est stressant ! XD Ça m’a remis dans le bain de l’édition, aussi. Je me rends quand même compte que je préfère travailler dans une structure où tout est déjà en place, où les gens me connaissent. Là, j’ai parfois l’impression d’avancer en aveugle, avec en plus l’étiquette « autoédition » qui n’est pas toujours facile à porter. On comprend à quel point un bon éditeur doit être un bon commercial. Et ça m’a aussi appris à beaucoup m’organiser !

Mais ça n'a pas été trop difficile à gérer tout ça ?

Ben, il a fallu que je puise beaucoup dans mes souvenirs pour retrouver les « réflexes » liés à l’édition : le référencement, la diffusion, la publicité, la distribution… J’en suis encore à tenter de me souvenir comment on négocie avec un libraire, comment se faire connaître dans la presse régionale ou spécialisée… Je pense qu’on a voulu publier l’ouvrage trop vite et qu’on n’a pas assez préparé tout ça, ce qui fait que maintenant, on gère un peu tout dans le désordre. Mais bon, c’est une première expérience en duo qui sera suivie par d’autres… et j’espère qu’on s’améliorera avec le temps !

Grand sujet d'actualité que sont ces entreprises alléchantes : Est-ce que tu recommanderais l'édition à compte d'auteur à nos chères Plumes ? Bonne affaire ou grosse arnaque ?

C’est une bonne affaire si on a, de base, un projet béton, le sens du commerce et une bonne communication. Et si on dispose de beaucoup, beaucoup de temps. Pour rentrer dans ses frais, il faut vendre, et pour vendre, il faut se faire connaître. Et là, ça devient compliqué ! Mais je ne pense pas que ce soit une arnaque. On sait d’emblée où on met les pieds quand on s’auto-édite, contrairement à l’édition à compte d’auteur qui est un attrape-nigaud. Ceci dit, je ne suis pas toujours hyper favorable à l’auto-édition de romans, parce que j’ai lu trop de romans auto-édités à qui il manquait un vrai travail éditorial. Mais ça vaut aussi pour des romans édités, alors bon. Pourquoi pas ? Mais je conseillerais à toutes les Plumes de tenter d’abord chez des éditeurs, car je suis certaine qu’elles ont leur chance, et c’est certainement beaucoup moins fatigant ! ;-)

Tu es déjà bien partie sur ta lancée, Keina. Quels sont tes projets ? Peut-on espérer un jour te retrouver dans l'édition côté auteur avec (Une Silfine) ?

Hem, trouver un boulot, déjà ! xD On a aussi d’autres projets, avec Charline. De l’auto-édition, encore, mais pas que. Mais chut, c’est secret !
Pour (Une Silfine), je vais déjà essayer de le finir, puis oublier un peu ce gros pavé informe qui m’a donné tant de mal, et peut-être, peut-être qu’après, j’y penserai ! xD


Et voilà, cette rencontre avec Keina touche désormais à sa fin. Je rappelle que vous pouvez la retrouver un peu partout sur le Fofo, mais aussi sur son site internet. Un grand merci à Keina pour sa disponibilité et ses réponses vraiment très intéressantes, et si un éditeur passe par-là, ne laissez pas passer votre chance, recrutez-la, mordiou !


La ptite Clo

Chroniques d'un Chaton Garou

(Bouh !) Cher moi(1),

Après avoir révélé l'ignoble infamie de ce pseudo-miel suprême(2), il me faut aborder un autre point épineux, un autre sombre secret bien caché au fin fond des souterrains de PA. Même les restes des précédents adversaires du Dictateur H. sont moins camouflés, et pour cause ! Je vais à présent vous parler du plus grand opposant au régime totalitaire après moi, de mon vieux compagnon de lutte, d'un être d'exception, mais aussi du premier disparu dans ce combat sans merci. Je veux bien sûr évoquer notre très cher et regretté Kalten(3).

Kalten, une personne d'une grande clairvoyance, est arrivé très tôt sur PA. Même avant moi. Il avait l'âme d'un pionnier, et malheureusement pour lui, il expérimenta en exclusivité les mauvais traitements du staff. Alors qu’aussi jeune et innocent que j'avais pu l'être, il s'était rendu sur la présentation de Clo pour l'accueillir gentiment avec toute sa bonté et son amour, il fit ce qu'il n'aurait jamais dû faire : il l'a appelée "Loutre" (pour les détails de cette croustillante affaire, demandez à l'ignoble général en chef des armées du Dictateur H.).

La suite est... plus que pénible, voire traumatisante, même pour quelqu'un comme moi qui ai l'habitude de subir les exactions du Dictateur H. Kalten a été jeté au bûcher un nombre incalculable de fois, lobotomisé à cause d'une chanson perverse(4), et je garderai le silence sur le pire, histoire de ne pas choquer les yeux des plus innocents. Kalten a survécu, bon gré mal gré, jusqu'à ce que j'arrive et devienne à mon tour un bouc émissaire. Et là, tout changea ! La lumière perça les sombres nuages mielleux qui recouvraient PA et l'espoir revint !

Immédiatement, ce fut la révélation et notre association fut conclue. Courageusement, nous nous liguâmes donc contre l'oppression et nous commençâmes notre lutte, assurés de notre victoire et rassurés par la présence de l'autre. Un trafic de piment vit le jour, autant dans le but de financer notre combat quotidien que dans une tentative d'asservir Clo. Hélas, ce fut l'erreur de trop pour Kalten. Il ne faut jamais toucher aux piments de Clo. Jamais. Même encore aujourd'hui, je n'ose y songer de peur des représailles. La transfiguration aperçue ce jour-là place n'importe quel monstre de PA au rang de télétubbies.

Suite à cela, Kalten disparut.

Je n'ai plus jamais eu de nouvelles de lui. Je n'ai même jamais retrouvé sa trace, de lui ou de ce qui reste de lui(5). Encore maintenant, je le cherche parfois désespérément, me réveillant en pleine nuit, toute tremblotante et en larmes d'avoir perdu mon premier compagnon. J'ai beau harceler l'ignoble Clo pour savoir ce qu'il est advenu de lui, pour pouvoir au moins l'enterrer dignement, mais Clo continue de nier l'avoir fait disparaître.

Si un jour vous trouvez quelque chose qui pourrait correspondre à un reste de Kalten, faites-moi signe, je serai votre éternelle débitrice ! Mais en attendant, je me dois de poursuivre la lutte, pour Kalten, et pour tous ceux qui sont tombés après lui ! Le dictateur H. et Clo ne l'emporteront pas au paradis, je vous le jure !


Flammy

(1) C'est un métier d'avenir, ça !
(2) Je savais bien qu'il y avait une raison à mon dégoût du miel depuis toute petite ! Tout était prédestiné !
(3) Possibilité de déposer des pâquerettes en son honneur sur la tombe du soldat presque pas inconnu.
(4) http://www.koreus.com/video/mahnamahna.html
(5) Kalteeeeen ! Si tu me vois du paradis, fais-moi un siiiigne !(6)
(6) Non, je n'ai pas trop joué au LG.