mardi 1 avril 2014

Éditorial

 
Il vient de sortir des presses, il sent bon le muguet, mais il ne se découvre pas d'un fil : votre PAen d'avril est arrivé ! Nous remercions Diogene pour avoir répondu si poétiquement aux questions de notre intervieweuse, ainsi que Luciole et Beul pour leur contribution en images !

Pour cette formule régionale du 1er avril 2014, vous trouverez au programme :

- Les médaillés des concours : parce que les PaNoteurs le valent bien.
- Plume et astuce : Cristal vous pose trois questions fondamentales.
- Nos Imagineurs : Slyth a interviewé Diogene au fond d'un tonneau.
- Les perles de PA : les textes de Plume d'Argent regorgent de trésors.
- La galerie des plumes : quand nos auteurs sont leurs propres illustrateurs.
- Les nouvelles pérégrinations culinaires : qu'est-ce que Vefree a mijoté pour nous ?
- A la recherche du titre perdu : Shaoran a trouvé une étrange bouteille au QG du journal...

>> Une version PDF du PAen est téléchargeable ici !  Vous y trouverez des contenus bonus, alors pourquoi vous en priver ?
 Astuce : Faite un peu défiler la page qui s'affiche et cliquez sur

Toute l’équipe vous souhaite une bonne lecture !

Cristal et Saïph, rédactrices en chef

Les médaillés des concours


Au début de l’année, Plume d’Argent a organisé un grand PaNoWriMo, véritable marathon de l’écriture qui s’est déroulé du 25 janvier au 23 février et qui aura généra au total 814 027 mots ! À cette occasion, plusieurs plumes ont individuellement atteint, voire dépassé la barre des 50 000 mots.  
   
Toutes nos félicitations à :  
   
AYLAINE
BEATRIX
DRAGONWING
ELKA
ERYBLACK
HADANA
KATEYANA  
SEJ  

Le PaNo était en plus doublé d’une difficulté supplémentaire : intégrer des thèmes (la colère, la tristesse, l’amour, la surprise) dans le texte. Certaines plumes sont parvenues à traiter les quatre thèmes et elles méritent elles aussi des lauriers !

Un grand bravo à :
 
BEATRIX  
BEUL  
BLACKY  
DRAGONWING  
ELKA  
ERYBLACK  
HADANA  
JAMREO  
SAIPH  
SEJ  
SHAORAN  
SIERRA  
SLYTH  
   
Et encore merci et bravo à tous les participants pour leur enthousiasme et leurs avancées, ainsi qu’aux non-participants qui ont motivé les troupes !

Plume et Astuce

Les trois clefs d’une bonne histoire     
 

À l’occasion du Salon du livre jeunesse de Montreuil, a été organisée une grande rencontre de plumes argentées. Nous avons eu, outre les délires incontournables, des conversations tout à fait passionnantes ! Au cours de l’une d’elles, j’ai appris qu’on pouvait finalement résumer la plupart des qualités d’une bonne histoire à trois principes. Ces trois règles d’or, si simples en apparence, peuvent non seulement servir de points de repère à l’auteur qui bâtit son récit, mais aussi d’axes de réflexion aux lecteurs qui auraient du mal à affiner leurs commentaires. Plus j’y réfléchis, plus je suis convaincue qu’il suffirait à chacun de se poser ces trois questions rituelles pour permettre de déterminer exactement les forces et les faiblesses d’un texte. Je vous invite donc à vous les poser avec moi, si vous le voulez bien !

Est-ce que l’histoire est compréhensible ?

Ça a l’air bête, formulé ainsi, et pourtant ce principe n’est pas aussi facile à suivre qu’il y paraît. J’ai longtemps été moi-même une adepte du flou artistique, en pensant qu’un texte clair faisait cucul la praline. Je complexifiais délibérément mes phrases pour que chaque action soit sous-entendue, jamais explicitement décrite. Quand un mot me semblait trop élémentaire, je lui cherchais un synonyme le plus rare et le plus précieux possible. Et comme s’il ne me suffisait pas d’obscurcir mon style, je multipliais dans mon intrigue les faux indices et les détails sans importance afin de dérouter le lecteur et rendre l’histoire plus mystérieuse encore. Dans mon esprit, c’était ça, écrire en adulte.

Maintenant que j’y pense, c’était plutôt écrire en sale gosse. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’une histoire répond aux mêmes principes que n’importe quelle forme de langage. Un émetteur (l’auteur) transmet un message (l’histoire) à l’attention d’un récepteur (le lecteur). Si le message est brouillé par toutes sortes de parasitages, au niveau de la forme ou au niveau du fond, le récepteur ne le comprendra pas. Je ne parle pas ici de poésie où la sonorité et la symbolique des mots répondent à leurs règles propres, ni des écrits personnels voués à rester dans les fonds de tiroir, ni des essais qu’on destine à un lectorat très spécifique.

Auteurs, ayez toujours une pensée pour votre lecteur quand vous écrivez, surtout si vous voulez toucher un public jeune ou n’ayant pas mené de grandes études littéraires. La clarté du style et de l’action est essentielle : préférez des phrases courtes à des syntaxes compliquées, précisez toujours qui dit quoi dans les dialogues, choisissez des mots précis et évocateurs, ajoutez des explications partout où c’est nécessaire, évitez la surabondance de noms imprononçables (« R’gur ahl Br’n se rendit à Mist’gnül pour récupérer son hart’yfil préféré ») et faites la chasse à tout ce qui pourrait générer des malentendus. Si vous êtes fier d’une phrase qui sonne bien, qui fait classe, mais qui n’est objectivement pas claire, sacrifiez-la sans pitié. Je sais. Ça fait mal.

Quant à vous, amis lecteurs, n’ayez jamais peur de relever les passages que vous n’avez pas compris, les confusions que vous pensez faire. Vous rendrez un immense service à l’auteur qui n’a pas toujours le recul nécessaire sur son texte.

Est-ce que l’histoire est crédible ?

Ce n’est pas tout d’écrire une histoire compréhensible, il faut aussi que votre lecteur y croie. Ici, nous nous attaquons à une autre strate de l’écriture : notre aptitude à donner l’illusion du vrai à une œuvre de fiction, non-réelle par définition. Un auteur est un prestidigitateur. Vous détenez le pouvoir de créer des mondes impossibles, d’animer des personnages imaginaires et de faire vivre des émotions puissantes, bien réelles elles, à votre lecteur ! Mais attention : une seule invraisemblance et votre tour est raté. Le lecteur est éjecté hors de l’histoire, il a cessé d’y croire… oh, ça ne dure parfois qu’un instant, mais la faille est là. Et si votre histoire contient trop d’invraisemblances, vous dissoudrez toute la magie qu’elle contient. « Non, mais cette bizarrerie, je l’explique plus loin, en fait », me direz-vous peut-être. Ce à quoi je réponds : le lecteur doit croire en votre histoire ici et maintenant, du premier au dernier mot. Ne vous permettez les explications tardives que si vous avez déjà gagné la confiance de votre lecteur et que vous lui avez largement prouvé par le passé que vous maîtrisez votre affaire.

Maintenant, concrètement  qu’est-ce qui rend une histoire crédible ? Son réalisme ? Oui, pour le degré de précision des décors ou pour le ressenti des personnages, par exemple, mais pas que.

Plus on puise dans la réalité pour construire notre imaginaire et plus notre imaginaire devient une nouvelle réalité. La saga du « Trône de fer » de Martin, devenue culte, est un récit Fantasy ultra réaliste en termes de violence, de psychologie, de civilisation et d’intrigues politiques. Prenons Harry Potter, à présent. Ce qui fait son succès, c’est que les lecteurs y croient : le monde des sorciers existe vraiment pour eux (j’ai vu la voie 9 ¾, si, si, je l’ai vue !). Pourtant, ici, plutôt que le réalisme, je pense que c’est la cohérence de l’univers qui a été déterminante. Un monde, fût-il imaginaire, possède des règles, des lois, un passé, des possibilités et des interdits qu’il vous faut bien connaître pour que la mécanique fonctionne. Même les univers absurdes, comme celui du « Disque-Monde » de Pratchett, possèdent une logique propre qui fait que oui, c’est impossible, c’est délirant, mais on s’y croirait.

Si vous écrivez des histoires qui se déroulent dans notre monde de tous les jours (le « Slice of life » comme on dit maintenant), la vraisemblance va alors passer par votre maîtrise du contexte. Une fac de droit ? Un commissariat ? Un asile psychiatrique ? Une cour versaillaise ? Une grotte préhistorique ? Il vous faut un minimum vous documenter, ou alors parlez de ce que vous connaissez personnellement. Vos personnages ont une vie publique et privée étroitement liée à leur environnement, cet ancrage est donc important pour que le lecteur y croie. Notre monde réel possède aussi ses propres règles. Vous ne pouvez pas faire prendre l’avion à un enfant de quatre ans qui décide de partir seul à l’aventure. Une orpheline qui galère pour joindre les deux bouts n’habitera pas dans les beaux quartiers de Paris. Et Napoléon n’avait pas le téléphone dans son cabinet de travail.

Enfin, j’ai envie de dire qu’encore plus que le background, la crédibilité d’une histoire passe essentiellement par ses personnages. Si vous dotez vos héros de qualités et de défauts, de forces et de handicaps, il ne suffit pas de le dire et puis voilà. Ils doivent les incarner dans le récit, quitte à évoluer par la suite. Leurs actions et leurs réactions doivent, elles aussi, être adaptées aux événements et aux autres protagonistes. N’allez pas me faire croire que si vos amis et vous étiez réellement poursuivis par un monstre sanguinaire, votre premier réflexe serait de vous séparer. Ni que les mamans sont nécessairement des femmes belles, tendres, douces, lumineuses dont le seul vice est de s’inquiéter pour leurs enfants (a fortiori quand elles sont décédées, vous avez remarqué ?).

Bref, veillez à toujours rester crédibles. Et vous, amis lecteurs, aidez les auteurs à s’améliorer en leur disant tout ce qui vous a fait sourciller !

Est-ce que l’histoire est accrocheuse ?

Pour cette troisième et dernière règle d’or, le lecteur jouera le plus grand rôle. Un auteur peut, à force de persévérance, clarifier et travailler son histoire jusqu’à la rendre limpide comme de l’eau de roche et plus vraie que nature. Mais rien ne lui garantit que ces qualités suffiront pour transporter le lecteur jusqu’au point final. Il est tellement difficile pour un auteur de juger sa propre production ! Certes, avec l’expérience, nous pouvons ressentir les passages que le lecteur lira (et relira) avidement, ainsi que ceux qu’il survolera un peu vite, mais nous restons pour nous-mêmes des juges atroces, soit trop indulgents, soit trop sévères. C’est ici que l’étape de soumission aux regards extérieurs devient incontournable. Et c’est ici que le lecteur se doit d’être le plus honnête possible au moment de commenter sa lecture. Ce passage vous a fait hurler de rire, frémir de peur, ému, bouleversé, transporté ? Dites-le. Tel autre vous a arraché un bâillement, laissé de marbre, déçu, pesé, freiné ? Dites-le.

Maintenant, je trouverais un peu facile de m’en tenir à cette conclusion-là pour cette dernière question. J’ai encore beaucoup à apprendre, je suis loin d’avoir l’expérience nécessaire pour dire ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, mais je peux au moins partager avec vous ce qui, moi, en tant que lectrice et non plus en tant qu’auteure, m’accroche dans une histoire. Je précise au préalable que je lis absolument de tout en matière de romans (littérature jeunesse et adulte, histoires d’amour, collections SFFF, polars, fictions historiques, drames familiaux, œuvres classiques, etc.), je n’ai donc pas un genre de prédilection qui pourrait biaiser mon point de vue. Et si vous voulez compléter le mien par le vôtre, j’en serais très honorée !

Bref, depuis que j’écris, je suis devenue très à l’écoute de la lectrice qui palpite en moi. Cette lectrice ressent le besoin de s’identifier aux personnages ou, au moins, d’entrer en forte empathie avec eux. Un héros à la perfection superficielle ou au cynisme inébranlable, des amis en carton-pâte, un antagoniste aussi méchant qu’il en a l’air, ça ne me parle pas. Bref, il me faut des personnages un minimum fouillés, dotés de vraies motivations, qui sont traversés par des émotions sincères, qui font des erreurs, mais qui ne font pas non plus vingt fois les mêmes, qui évoluent au fil des pages, qui produisent de l’électricité entre eux, qui sont de chair et de sang, qui ont des passions et des secrets pas toujours avouables. La lectrice en moi est également friande de petits détails sensitifs et insolites, elle apprécie qu’on lui plante le décor en peu de mots, mais attention ! que ces mots-là vibrent de vie, de formes et de couleurs… J’aime palper la présence de l’auteur, quelque part derrière le texte ; autant dire que je saute allégrement tout ce qui ressemble à une présentation encyclopédique. Que celui qui n’a jamais fait pareil me jette le premier livre. L’idéal formel pour la lectrice en moi, c’est quand les descriptions, les actions, les pensées, les émotions et les dialogues ne cessent d’alterner tout en s’équilibrant les uns les autres. Et enfin, ce qui va être déterminant dans l’intérêt que je porte à une histoire, c’est… l’histoire, justement ! Qu’il s’agisse d’une intrigue sentimentale ou d’un récit d’aventure, d’un thriller implacable ou d’une vie de famille, peu importe, du moment qu’il y a des défis à relever, des mystères à résoudre, une tension croissante, des coups de théâtre époustouflants, des accomplissements inattendus et des rebondissements efficaces.

Quand j’écris, c’est cette alchimie que j’ai à l’esprit et que j’essaie, quitte à me remonter souvent les bretelles, d’obtenir à mon tour.


J’achève ici cette Plume et Astuce plus longue que d’habitude. Comme quoi, trois questions très simples en apparence donnent énormément de matière à réflexion. N’hésitez pas à passer par les commentaires ou par le forum pour prolonger ensemble cette réflexion !

Cristal

Petite annonce

Voyage voyage
 
Ras le bol de la grisaille ? 
PAvoyage vous propose une escapade inoubliable vers une destination de notre choix. 
De canal en carnaval, délaissez pasta, parmiggiano et gondoliers 
pour plonger dans les intrigues et les faux-semblants.

Nos Imagineurs

Salut les Plumes !


Vous serez certainement toutes d’accord avec moi pour dire que Plume d’Argent est une communauté parfaite : bienveillance, soutien, bonne humeur, entraide, délires… bref, la terre d’accueil rêvée pour tout auteur en herbe ou confirmé. Un cocon chaleureux, une seconde famille à laquelle on peut tout confier, nous qui pratiquons une activité pourtant qualifiée de "solitaire".

Et nous acceptons tout le monde, sans distinction ! Oui tout le monde, même les énergumènes les plus improbables. Même les sadiques les plus dérangés ! Et même ceux qui font partie d’une sorte de.. minorité ?

Merci d’accueillir l’inimitable Diogene !


1. Alors très cher, comment as-tu été contaminé par le virus de l’écriture ?

Avant le mot écriture, il y a le mot lecture : c’est qu’il faut nourrir la bête avant qu’elle ne puisse à son tour s’exprimer. Prenez une bonne dose de Jules Vernes et de Sinbad, laissez mijoter, ajoutez des mesures d’école des loisirs et de bien d’autres lectures. Secouez bien, tout en saupoudrant d’une bonne mesure de Guerre des Mondes, laissez reposer quelques années. Si l’occasion se présente, alors le diable sort de sa boîte, souvent sous le coup d’une émotion forte. Mais la maturation définitive fut longue et connut une éclipse qui n’aura pris fin que l’an dernier, suite à une secousse tellurique, pour ne pas dire diabolique. Somme toute, il a fallu que je récupère mon autre moitié, ma féminité, pour que le virus puisse faire enfin effet.

2. Les envolées lyriques dont tu es friand se retrouvent-elles dans les commentaires que tu laisses à d’autres auteurs ?

Elles le peuvent, mais seulement sous certaines conditions. J’ai pris pour habitude de me comparer à une harpe, mais dont les domaines harmoniques s’étendent bien au-delà du raisonnable. Un instrument capable de jouer les sons de l’au-delà. Si je lis un texte capable de faire vibrer ces cordes invisibles, alors ces envolées se feront jour et elles jailliront avec le plus grand naturel. Il faut que je sente la personne ou un fragment de la personne au travers de son texte, comme si elle y avait planté un petit bout d’elle-même. Ainsi puis-je faire des commentaires très terre à terre comme d’autres plus mélodieux.

3. Puisqu’il faut bien le demander.. que ressens-tu à l’idée d’être une espèce rare (masculine) ici sur PA ?

Mais qui dit que je suis une espèce rare, ne suis-je peut-être pas, par le plus grand des hasards, une créature d’essence purement féminine finalement ? Peut-être même plus que je ne pourrais le laisser penser. Mais je m’éloigne du sujet, je pourrais tout aussi bien dire que c’est toujours agréable d’avoir un harem. Mais non, je me sens tout simplement bien et à l’aise, c’est toujours confortable pour écrire un oreiller de plumes.

4. Quels genres de difficultés peux-tu rencontrer dans tes écrits ?

Je ne rencontre pas vraiment de difficultés car je ne me force pas à écrire, je ne tiens pas d’objectif chiffré. L’écriture coule dans ma main quand elle en a envie. Si les idées ne sont pas là, je ne tirerai rien de bon. La seule difficulté qui peut se poser sera sur le choix d’un mot particulier ou sa position dans une phrase qui rendrait l’ensemble dissonant. Je dois alors trancher dans le vif, soit transformer la phrase, soit chercher un mot aux sonorités plus appropriées, sans altérer le sens que je veux lui donner. L’écriture est comme une symphonie, il ne faut pas qu’il y ait la moindre fausse note à mon oreille, tout doit être mélodieux et silencieux à la fois.

5. Comment se déroule ton processus créatif lorsque tu manies la plume ?

Ha ! La question à un million dirait-on. Voilà une chose bien étrange, elle vient comme cela au beau milieu d’une phrase, d’une pensée éloignée, surgissant au coin d’un nuage ou dans le brouillard d’un bain. Là, un mot, un son surgit et c’est l’amorce d’une musique qui raisonne dans ma tête, puis des images surgissent çà et là, abstraites puis concrètes. Ensuite le plus difficile est de trouver le mot, le bon mot, le mot juste, celui qui sera en harmonie avec ce que je vis. Mais dès que je l’ai, je prends ma plume, un stylo pilote G-1, mon carnet et je dévide à son rythme la pelote qui s’agite. Je ne peux pas taper directement sur un clavier car il fait barrage à ma main. Ma main est la continuité de mon esprit et la plume en est une extension. L’écriture est donc le support naturel de mon âme. C’est un ami qui m’avait conseillé de garder la plume et le papier pour laisser libre cours à mon processus créatif, il a vu juste. La création est une rivière, parfois elle se tarit, parfois elle déborde, son débit n’est jamais constant, ainsi va ma plume.

6. Parlons maintenant de l’une de tes histoires que les lecteurs connaissent peut-être bien… Comment es-tu parvenu à créer Le Château de l’Errance ?

Je ne sais pas si le mot créer est approprié, car un mort est-il capable de rêve et de création ? Ce récit est un rêve que j’ai fait très exactement le 23 avril 2013, enfin je crois que cela s’apparente plus à une expérience de mort imminente. A cette période, j’étais dans un état suicidaire et ce rêve en est le point ultime. Dans ce rêve, j’ai cristallisé toutes mes angoisses, mes peurs et aussi toutes les choses que j’ai rejetées pendant des années. J’ai donné corps à ma prison intérieure, ainsi qu’à ce qu’il restait de moi à cette époque. Un personnage totalement désincarné, sans mémoire, sans souvenir, nu, il ne lui reste que l’instinct et certains réflexes, rien d’autre. Dans ce rêve, je me voyais au-dessus de lui, moi l’esprit, en simple observateur, spectateur de mon propre corps déchu. A cause de cela, je peux affirmer que je suis mort pendant cette nuit. Etais-je vivant ou mort, nul ne pourrait le dire. Je me souviens que je me suis levé d’un coup, j’ai attrapé ma plume et un cahier et j’ai tout de suite couché mon rêve pour ne surtout pas le perdre. Ensuite, j’ai attendu une semaine avant de lui donner sa forme définitive, tout en faisant attention à ne rien dénaturer, ni transformer, essayant de respecter au mieux ma vision onirique.

7. Tu décris ce texte comme "une thérapie qui a ouvert le champ de ton inconscient". Peux-tu nous en dire plus ?

Comme je le disais, cette nuit là je suis mort, mort spirituellement et sûrement physiquement. En mourant, je suis tombé dans mes abîmes, dans mon propre enfer et plutôt que de m’y perdre définitivement, j’ai finalement cherché ce qui se cachait ici bas. Ce que j’y ai trouvé est ce fameux carnet, que l’homme trouve dans les oubliettes. Un carnet dont on ne sait ce qu’il contient, car à l’époque je ne le savais pas moi-même. Mais ce faisant, en écrivant ce rêve, j’avais ouvert la boîte de Pandore. Mais ce ne sont pas des maux qui s’en sont échappés mais des mots. Mais pas seulement : ce rêve m’a révélé beaucoup de choses sur moi-même. Je tiens un carnet, que j’ai encore mis à jour il y a deux semaines de cela, dans lequel je note toutes les réflexions qui rôdent autour de ce rêve. Par exemple, qui sont les reptiliens ou encore qui sont les gardiens ? Ces derniers sont à la fois une représentation de mes parents et une caricature de mon animal totem, le Phoenix.
Honnêtement ce texte est pire qu’une poupée russe, car je ne sais nullement quand j’aurai fini de le décortiquer et je n’ai pas assez de place ici pour lever le voile sur tous les éléments et la symbolique cachés.

8. Tu m’as dis que tous tes textes étaient reliés les uns aux autres, comment explique-tu cela ?

Eh bien, comme Le Château de l’Errance est une découverte de moi-même, une résurrection, je me devais de savoir pourquoi j’en étais arrivé là et finalement raconter ce qui m’était arrivé avant que je ne finisse dans ce château. Ainsi naquit Le Voyageur sans Âme, qui lui-même contient Le Château de l’Errance et inversement Le Château de l’Errance contient Le Voyageur sans Âme. Ces deux textes sont des Ouroboros, ils ne peuvent être lus indépendamment l’un de l’autre, chacun apportant des éléments à la lecture de l’autre. De la même façon, l’Enfant-Lune a intégré Le Voyageur sans Âme quand il se remémore son enfance, lors de son saut dans le puits sans fond. Ensuite, les personnages auxquels j’ai donné vie se retrouvent dans mon conte le Grain, mais leurs avatars sont différents pour deux d’entre eux (mais ils vous le diront eux-mêmes). L’asile du Dernier Jour, dans sa version définitive, raconte la période pendant laquelle j’ai visité mes enfers et ce que j’y ai trouvé. Les matériaux pour écrire tous ces récits, jusqu’à ma transformation et surtout l’acceptation de ce que je suis, un fou, le Mat du Tarot.

9. Soyons fous alors ! Est-ce que, par hasard, tes personnages souhaiteraient venir prendre la parole et s’adresser à ceux qui les lisent ?

Après une courte dispute, nous avons réussi à nous mettre d’accord. Un chat s’avance alors : Je suis Ercus, j’apparais pour la première fois dans le Grain, mais, par la suite, je me suis tout naturellement glissé dans Le Voyageur sans Âme, prenant de multiples apparences : agent de police, dragon, faune et enfin chat du Cheshire. Ma devise « We are all mad here », je nous apporte le grain de folie. Une Ombre s’étend : Je suis Chimère, je suis ce qui dissimule les questionnements de mon créateur, mes apparences sont aussi innombrables que les questions que nous nous posons. Je suis là pour semer les peurs, instiller le doute et nous plonger dans le trouble. Une femme s’avance : Je suis Aluna, mais je suis aussi Ludylia et surtout Avicennius. Issam m’avait enfermée dedans dans son enfance pour me protéger mais ce faisant il m’avait oubliée et s’était coupé de sa féminité. J’insuffle la créativité, mais je suis aussi l’Amour et le Sacrifice, je suis force de vie et de mort réunie. Un homme s’avance : Je suis Arinius, autrefois je m’appelais Issam et j’étais mon créateur à une époque antérieure, juste avant qu’il ne devienne l’Homme, mais depuis que j’ai recouvré la mémoire, je m’appelle ainsi. Encore que mon nom soit bientôt amené à disparaître, si ce n’est pas déjà le cas.
D’un coup il commence à se dissoudre comme les trois autres avant de se confondre. Pardon, excusez moi, je me présente : je suis le Voyageur, je suis Chasseur d’Ombre. Je suis né dans un asile, Le Dernier Jour. Je suis nous, le multiple de l’Unique, et en mon cœur se niche un Phoenix.

10. Pour finir, y aurait-il quelque chose en particulier que tu voudrais dire aux personnes qui sont en train de nous lire ? Un message à leur transmettre peut-être ?

Mes récits antérieurs font désormais partie d’un cycle, le Cycle du Voyageur. Quelqu’un qui s’est enfermé dans une carapace d’angoisse et d’égo et qui l’a fait voler en éclat un Dernier Jour. Ceci explique aussi la rigidité de ma plume et de mon style. Elle est à l’image du carcan dans lequel j’étais enfermé. Enfin tout ce que j’ai écrit dans Le Voyageur sans Âme est certes un roman fantastique, mais c’est avant tout une mise à nu sans pudeur, ni peur, de mon moi et de mon âme. Tout ce qui y est couché n’est que vérité. C’est ainsi que j’ai pu réaliser ma catharsis. 

 
Un Voyageur dans les Ombres
Cœur sombre dévoré par les ombres
Dissimulés parmi les ténèbres, les démons se repaissent
D’un être perdu dans les ténèbres d’une cité d’Ombre
Etre égaré par sa curiosité, mais aussi par son passé sans cesse
Ressassé, oublié, dévoilé, remisé, travaillé et enfin accepté
Car le passé ne doit pas entraver la recherche d’un présent libéré
Des chaînes d’une culpabilité mal acceptée
Car de cette acceptation naît la compréhension et la compassion  


Aujourd’hui, j’entame un nouveau cycle, Les Mystères Oniriques de Paris, clin d’œil assumé aux Futurs Mystères de Paris de Roland C. Wagner, dont je tente l’exercice périlleux de la biographie au travers de son œuvre. Avec l’Ombre du Néant, ma plume ne connaît plus de limite et ma liberté de ton est totale. Comme pour les autres récits, je sais que ma vie déteint dessus. Mais surtout, je vais essayer de composer des thèmes pour illustrer musicalement certains passages de mes textes, car je sais pertinemment que les mots peuvent être impuissants pour décrire les choses fidèlement, de même que les images.
Bon, petit cadeau pour terminer. Un extrait du Chapitre deux : « Mauvaises vibrations. Lorsque je me réveille, mon bureau, mon fauteuil, les murs, tout, absolument tout a disparu. Je suis quelque part dans une lande morne et morte, où subsiste à peine quelques brins d’une végétation anémiée. »

L'écriture est une alchimie de l'esprit.

Ainsi s’achève cette interview.

Un immense merci à toi cher Diogene pour la célérité de ta participation et le soin particulier que tu as apporté à tes réponses. Un grand merci également pour cet échange que nous avons vécu à travers notre collaboration : trop bref hélas mais toujours plein de poésie, d’humour et de bienveillance.
Réaliser cette interview m’a permis de me rendre compte de l’intense réflexion que tu as menée à travers l’ensemble de tes œuvres et des liens si particulier qui les unissent en un tout. Que de chemin parcouru ! En espérant que ce sentier se poursuivra encore longtemps et qu’il te conduira vers les plus beaux horizons qui soient, je te souhaite tout le meilleur pour la suite !

Enfin, un énorme merci à vous, très chers lecteurs ! C’est un immense plaisir que de vous savoir toujours fidèles au rendez-vous !

Gardez vos plumes affutées,

Slyth

Petite annonce

Perdue grosse dame en châle
 
yeux : vert émeraude
cheveux : roux
gabarit : énorme
signe distinctif : allure d’amphore grecque avec ses bras en forme d’anses, 
ses pieds miniatures et son gros ventre

Les perles de PA


Perles du forum Plume d'Argent :

Parce que des plumes qui papotent ensemble sur un forum dédié à l'écriture, ça vaut souvent le détour, nous vous proposons un aperçu de ce que cela peut donner. Voici les petites perles que nous avons sélectionnées pour vous dans ce numéro...      

« C'est Joseph Campbell dans son livre Le Héros aux mille visage qui fait une belle démonstration du monomythe et du fait que quelque soit l'origine du récit mythologique, le héros d'une histoire suit toujours le même voyage. (…) Alors dans ce cas, comment faire original si, même inconsciemment, nous écrivons du monomythe ? Autant arrêter et se mettre au tricot ou tout autre activité plus utile... Seulement écrire ne se résume pas uniquement à éviter ou recycler les clichés, c'est tout un ensemble où se mélangent sa propre subjectivité, sa vision du monde, ses expériences, ses influences, ses petites marottes, ses tics de langage, etc. Et la force d'un bon auteur repose là : avec tous ces défauts et qualités, arriver à faire du neuf à partir de l'ancien ! »     
      
Par Julia E. Harrington (Clichés et lieux communs, Ven 26 Nov 2010)

     
« Mais je dois avouer que pour moi, le génie de Miyazaki, et la magnificence de ses œuvres, résident essentiellement dans son absence de paroles. Sans aucun mot, il arrive souvent que les messages de l'œuvre nous parviennent, à travers des métaphores, des symboles, une mise en scène. C'est à ce moment que le génie prend place. »     
      
Par Maeum (l’Autel des offrandes, 25 Oct 2013)     
      
 
« Après, j'irais pas jusqu'à dire non plus que c'est quelque chose de mal, que la publication en ligne nous pousse constamment à réécrire et que c'est un inconvénient... Parce qu'en fait, en y réfléchissant bien, personnellement si je publie sur internet c'est en ayant parfaitement conscience que ma première version contient des lacunes et je la montre aux autres en espérant qu'ils m'aident à cerner au maximum les faiblesses du texte, les incohérences et tout ce qui marche pas. »

Par Neila (La réécriture, 29 jan 2013)


« Il y en a des rigolotes comme... le 28 février, Journée Mondiale sans Facebook (ça va être difficile, les amis, trèèès difficile...)... journée mondiale du livre, du fromage, de la viande, de la courtoisie au volant (ça aussi, ça va être pas facile du tout), du pied ( ), de la lenteur, des gauchers, du blog, de la vue, de la poste, du lavage de mains, des paysanes, du psoriasis (ça, c'est pour moi, le 29 octobre), de la gentillesse, des prématurés, de la télévision, journée mondiale sans achats... »

Par la P'tite Clo (L'encycloPA, 06 fév 2011)



« Pourtant il y en a UN ! Un que je n'ai jamais pu oublier tellement il était mauvais ! Vous savez, comme un goût ignoble qui ne vous lâche pas même si vous vous rincez 20 fois la bouche ! C'était un téléfilm, portant le nom (déjà débile) de Lourde gueuse . Un film de science-fiction, je crois bien... mon dieu... alors ça, ça, pour du navet, c'était du navet. Je n'ai jamais pu l'oublier et je suis sûre que mon frère lui aussi s'en souvient encore. Nous étions encore gamins, mais c'était à ce point qu'on n'a jamais pu l'effacer de nos pauvres mémoires traumatisées. »
 

Par Syrène (Quel est votre plus grand navet cinématographique, le 10 jan 2014)
 



Citations d'auteurs du site Plume d'Argent :

Vous les avez lus, peut-être commentés, et sans doute vous-êtes vous dit au fil de vos réflexions que certains passages mériteraient d'être cités dans des conversations hors contexte, juste pour la beauté des mots et des phrases savamment agencées ? Retrouvez dans ce numéro quelques citations qui ont retenu notre attention ce mois-ci, et n'hésitez pas, pour les parutions futures, à nous transmettre vos propres suggestions ! Elles n'en seront que mieux appréciées ! 
     
« Dès lors, elle sut que son méfait demeurerait impuni – mieux encore, à jamais insoupçonné. Et en elle s’inversèrent alors, telles les grains d’un sablier, toutes les tensions qui, depuis l’acte quasi-involontaire de cacher le médaillon dans son habit, avait transformé son corps chétif en magma de troubles : l’affolement se mua en excitation, la culpabilité en fierté. Son cœur, toujours, résonnait dans sa gorge ; seulement, cette fois, il n’était plus l’attestation physique de son embarras mais le tambour, battant fier et dru, instrumentiste de son exaltation. Lorsqu’elle poussa la porte d’un mouvement assuré, elle sentit son bras trembler d’euphorie ; ses jambes, quant à elle, semblaient la porter sur un tapis de coton d’où surgirait à tout moment un tremplin duquel elle s’envolerait. Le pendentif à loquets, désormais, lui appartenait. »     
 
Par Line dans La Noirceur du Blanc sur Fictions Plume d'Argent     
 
      
« Alors que la brise nocturne leur caressait le visage, un silence gêné s’installa entre eux. Oubliant pour un temps leurs soucis, ils contemplèrent la toile noire d’encre du ciel sur laquelle scintillait une myriade d’étoiles : un spectacle merveilleux, un moment de quiétude bien particulier qui n’appartenait qu’à eux. À tel point que le simple fait de converser leur apparut superflu. Les lucioles continuaient leur ballet aquatique sous la clarté changeante de la lune qui flirtait désormais avec les cimes mouvantes. Maintenant que la colère d’Eryne était retombée, elle ne savait plus très bien pourquoi elle s’était énervée de la sorte. Peu importait, elle n’aurait qu’à présenter ses excuses à Momo en revenant.     
Décidément, les étoiles sont les mêmes partout, pensa-t-elle. »     
      
Par Shaoran dans Les Cinq Terres Oubliées - Tome 1 sur Fictions Plume d'Argent     
      
 
« Lui aussi m’observe attentivement. Dans ses yeux défilent tout un tas d’émotions, trop embrouillées pour que je puisse les décrypter, trop intenses pour que je puisse ne serait-ce que les comprendre. Ce que je sais, c’est que ce face-à-face a duré tellement éternellement qu’il n’est toujours pas fini. Mais au bout d’un moment, l’éternité, c’est long, et le blanc, c’est froid, alors je frissonne, et l’éternité devient floue. Il déploie le bras vers le rien qui nous entoure et tire dessus. Il en extrait une large pièce de tissu blanc qu’il fait voler au-dessus de ma tête, et dans lequel je me glisse sans trop comprendre comment ni pourquoi. »     
      
Par Eryblack dans Un Rêve sur Fictions Plume d'Argent     
      

« Ce sera pareil ailleurs. T'iras jamais assez loin. Jamais assez vite.

Cette abrupte vérité, ce n'était pas son bon-sens qui la lui susurrait. C'était une voix, indescriptible puisqu'imaginaire, terriblement réelle pourtant, qui traversait les étendues de ses réflexions mouvementées pour la harponner. Et Mara s'effondra. (…) Elle n'avait nulle part où aller, nulle part où se réfugier pour lui échapper. Elle ne pourrait tromper son âme indésirable, s'éveiller quand il serait endormi en espérant sortir du lit sans lui. Elle ne pourrait claquer aucune porte pour les séparer ni fermer les yeux pour ne plus le voir. Car lorsque Mara baissait les paupières, ne s'imprimaient contre le noir de sa peau striée de rosaces psychédéliques que les deux intenses prunelles de ce criminel, qui lui renvoyait son regard sur un air de défi.

Paraît qu'on s'y fait. »     
      
Par Hadana dans Porteurs (version 2) sur Fictions Plume d'Argent     
      
 
« — Marina, souffla Taylor, la sortant de sa contemplation du noir. Je crois que je le vois, il est à quelques pas.     
Il avait délaissé la table pour soulever le rideau d'une étroite fenêtre. Mr Falseflower était aussi animé qu'un enfant surprenant le Père Noël en tournée, ses yeux luisant derrière le faible reflet de la lune sur les carreaux. La jeune femme nota intérieurement qu'il y en avait au moins un à qui ce manège des horreurs plaisait.     
— Déjà là ? Arrêtez de le fixer comme ça, cachez-vous !     
— Oh Marina, ne soyez pas désagréable. Vous ne trouvez vraiment pas cela excitant ?     
— On voit que c'est pas vous qui devez vous en charger toutes les nuits.     
— Moi, tuer quelqu'un ? Ça jamais ! s'indignait-il en cherchant sa camarade dans la pénombre.     
— Il est déjà mort, Taylor. Je me demande comment vous faisiez les premiers jours, lorsque je n'étais pas là. »     
      
Par Beuldesbois dans Fiesta sous les Mottes sur Fictions Plume d'Argent 

Petite annonce

Courrier du cœur
 
Historienne décédée mais décidée 
cherche porteur de coffret à clef 
pour exploration du septième ciel 
que dis-je face

La galerie des plumes

Luciole (illustration au crayon de Virginia
dans Nymphéa, entre deux mondes)


























Beul (illustration full-digital de Marina dans Fiesta sous les mottes)
Site web : http://beuldesbois.tumblr.com/
 

Cristal (illustration de Thorn et Ophélie dans la Passe-miroir)
Site web : http://www.passe-miroir.com/






















Petite annonce

Vend « Ecureuil agile »
 
12 ans à la virgule près, état quasi neuf. 
Véloce et habitué aux rigueurs de l’hiver, 
ce petit être qui n’a pas froid aux yeux 
s’intègrera parfaitement dans votre foyer. 

Intéressés ? Contactez ….. (nom effacé par une goutte de pluie sur le journal) sur FPA

Les nouvelles pérégrinations culinaires

Le philtre d’amour de Solenne

Plus jouissif à cuisiner ? Je crois qu’il n’y a pas mieux que le chocolat. Là, je vous propose une douceur piquante, un fondant puissant, une saveur excitante, bref un dessert au chocolat qui va vous réchauffer le corps tout entier et vous enflammer les papilles.


Choisissez un chocolat noir pâtissier soixante-dix pour cents de cacao. Oui, plus le chocolat sera intense, meilleur ce philtre sera. Il en faut cent-cinquante grammes. Six jaunes d’œufs ; pour les blancs, gardez-les pour faire des financiers, par exemple, ou des rochers cocos aux zestes de citron vert, miam ! Un demi-litre de crème fraîche liquide dont vous gardez vingt centilitres au frais et même très frais, pour faire la chantilly. Trente centilitre de lait et cent grammes de sucre. Ça, c’est pour la consistance et la douceur. Ensuite, procurez vous ces fabuleuses épices qui vont rendre ce dessert parfaitement irrésistible. Que dis-je, absolument... excitant ! Six bâtons de cannelle, quatre gousses de cardamome, deux petits piments rouges séchés, deux clous de girofle et, pour finir, une pincée de cacao amer et du piment en poudre.

Dans un bain-marie, faites fondre tout le chocolat cassé en morceaux. Dois-je vous avertir de ne pas le faire cuire ? C’est important, vous le savez. Sinon, il colmatera et ne fondra plus du tout. Disparue, l’onctuosité si prisée du chocolat !! Alors, attention. Ceci fait, prenez une autre casserole et mélangez deux cuillères à soupe de sucre et deux cuillères à café d’eau, ajoutez-y tous les épices entiers et mettre sur le gaz à feu vif. Là, concentrez vous bien. Un caramel ne doit JAMAIS être abandonné sur le feu. Gardez vos deux yeux dessus et attendez que le sucre caramélise. Dès qu’il prend une belle couleur rousse et une texture onctueuse, sortez-le du feu. Maintenant, opération délicate : versez le lait et la crème dans le caramel. Attention, le chaud et le froid ne font pas bon ménage. Il risque d’y avoir quelques éclaboussures. Versez donc d’un coup le lait sans trop pencher la figure dessus, puis la crème pour tiédir le tout et calmer la houle. Mélangez bien avec une cuillère en bois.
Dans un saladier, fouettez les jaunes d’œufs avec les cent grammes de sucre. Fouettez énergiquement jusqu’à ce que le mélange blanchisse. Ensuite, grand moment, mélangez les œufs au sucre avec le lait au caramel aux épices. Remettre sur un feu tout doux jusqu’à ce que cette crème nappe la cuillère. Là aussi, on ne quitte pas la casserole des yeux ! Le mélange ne doit surtout pas bouillir. Vous sentez cette odeur suave vous envahir les narines ? Je suis sûre que vous en salivez déjà.

Maintenant, vous allez retirer les épices. Pour cela, il vous faut une passoire et un autre récipient pour filtrer. Ceci fait, vous pouvez ajouter le chocolat fondu dans la crème. Mélangez bien et profitez pour nourrir vos papilles olfactives de toutes ces senteurs aphrodisiaques.

Ensuite, il est temps de vous muscler un peu. Un fouet, un saladier trempé dans un autre plein de glaçons, la crème que vous venez tout juste sorti du froid et en avant Simone ! Fouettez énergiquement jusqu’à ce que la crème devienne chantilly. Ne sucrez pas cette chantilly-là. Vous verrez à la dégustation ; elle fait office de «rafraîchisseur». Versez-la dans une poche à douille et placez-la au frais. Versez la préparation au chocolat dans des verrines transparentes et mettez-les au frais aussi.

Place à la présentation ! Sortez les verrines du frigo. Admirez votre travail et salivez d’avance. Je vous assure que c’est renversant. Mettez un peu de chantilly sur chaque verrine, un tronçon de cannelle et saupoudrez de piment en poudre et de cacao amer. 

Voilà. Admirez et dégustez ! Alors, qu’en dites-vous ? 
Le philtre d’amour
 Vefree 

A la recherche du titre perdu

Par un matin légèrement embrumé, la mer sur le QG du PAen a rejeté, un étrange journal tout de signes abscons décoré. Après des jours passés, à tenter de le déchiffrer, son énigme enfin nous a été dévoilée.

« Dans les petites annonces, les indices sont cachés. Vers des personnages de FPA et leurs fictions, ces indications te mèneront et dans leurs titres les réponses se trouveront. Ainsi de cette charade, tu trouveras la solution et les secrets du titre perdu à toi se dévoileront.

Mon premier est au boulier ce que vendredi est à la semaine
Mon second protège des rigoureux assauts de l’hiver
Mon troisième devient chaleureux sous la caresse d’une paire d’aiguilles expertes
Mon quatrième qualifie la demeure des plus belles plumes
Mon tout est le titre d’une petite histoire inédite que vous devrez reconstituer avant de la découvrir sur le forum dans le topic intitulé : A la recherche du titre perdu ? »


Shaoran